• Image Atelier Crespin
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À l’origine, le mot de turbulence désignait « le mouvement désordonné de la foule ». Léonard de Vinci est le tout premier artiste à s’intéresser à ce processus et à employer le mot italien de « torbolenza ». Il dessine et observe avec une attention toute particulière le moment de transition conduisant de l’écoulement laminaire à l’écoulement tourbillonnaire lorsque surgissent entrelacs, spirales, volutes et motifs se régénérant sans cesse. Contrairement à d’autres états de la matière dits « stables ou équilibrés », les processus turbulents sont extrêmement instables, irréversibles mais surtout imprévisibles. Aujourd’hui, que ce soit à l’aide de nouvelles technologies ou de dispositifs rudimentaires, d’images virtuelles ou de dessin traditionnel, des artistes issus d’horizons différents explorent les multiples potentialités plastiques et philosophiques de la notion de turbulence. Ils élaborent aussi divers systèmes de notation graphique, picturale ou sculpturale permettant de « cartographier » ces mouvements déconcertants et impromptus de la matière. Espace immersif et installations vidéo de Pascal Haudressy et Ryoichi Kurokawa mêlant images, sons ou sculptures; souffleries et turbines produisant des tourbillons d’air ou de liquide d’Atilla Csörgo, de Zilvinas Kempinas, de Petroc Sesti ou de Jorinde Voigt; mur semblant se liquéfier de Loris Cecchini; sculptures évoluant au gré des variations de champs magnétiques de Sachiko Kodama, ondes et flux mécaniques d’Élias Crespin, champ coloré tourbillonnant de Miguel Chevalier à explorer à travers le corps et le regard; mutations de pixels par Angela Bulloch : cette exposition — traversée par des flux constants — rassemble les œuvres de dix artistes de différentes nationalités explorant de multiples manières (à travers des machines, des images, des processus physiques) l’art de jouer avec la turbulence. Vortex, flux, accélération, effervescence : bien loin des détraquements menaçants du chaos total, les œuvres présentées ici fonctionnent à l’instar de « turbines » génératrices de processus, de structures et de formes en devenir. L’ordre et le désordre étroitement mêlés ensemencent un champ fécond, dynamique. Co-commissaires de l’exposition : David Rosenberg et Pierre Sterckx. Espace culturel Louis Vuitton 60 rue de Bassano 101 Avenue des Champs-Élysées 75008 Paris www.louisvuitton.com/espaceculturel